La mobilité est un sujet qui préoccupe tous les travailleurs au Grand-Duché, qu’ils soient résidents ou frontaliers. Pour les employeurs, et les Ressources Humaines, c’est également un sujet étant donné que l’impact des problèmes de déplacement sur l’attractivité des entreprises tout comme sur le moral et la productivité des employés. D’autre part, ils ont la possibilité de mettre en place des mesures pour permettre à leurs employés de se déplacer autrement, moins ou mieux.
De leurs côtés, les pouvoirs publics ont mis en place des mesures incitatives notament pour favoriser le covoiturage. Le ministère de la mobilité veut aller plus loin en proposant aux entreprises et aux collectivités un accompagnement personnalisé pour optimiser de leurs salariés en mettant en oeuvre un plan de mobilité d’Entreprise ou Inter-Entreprises. Nous avons rencontré Sam Jacoby, responsable de la Direction de la planification de la Mobilité au Ministère de la Mobilité et des Travaux publics pour faire le point sur la situation.
1. La congestion des routes est un sujet majeur au Grand-Duché. En même temps, il y a 500.000 sièges vides dans les voitures, chaque jour. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
L’autosolisme et la culture de la voiture restent très ancrés dans les habitudes de déplacements quotidiens des personnes au Luxembourg. Le confort et l’autonomie sont souvent considérés comme sentiment d’indépendance et de qualité sur nos trajets. Il s’agit de changer les mentalités et les habitudes des gens et de garantir une « bonne qualité » des transports en commun et des autres alternatives qui incite les gens à utiliser plutôt les transports en commun que la voiture individuelle.
2. Le potentiel de covoiturage est très important, mais la « crainte du retour » semble freiner le mouvement… Comment y répondre?
Un acteur clé pour la réussite du covoiturage et l’employeur. Le gouvernement préconise la mise en place d’une garantie de retour au niveau même de l’entreprise. Cette garantie peut se traduire par la mise à disposition d’une voiture de service en cas de défaillance du covoitureur-conducteur ou la prise en charge d’un taxi en cas exceptionnel.
3. Quels sont les outils proposés par le Ministère de la Mobilité pour venir en aide aux entreprises et à leurs employés ?
Le ministère offre un conseil gratuit aux entreprises pour l’élaboration de plans de mobilité entreprise qui consistent à analyser les besoins et comportements des employés en matière de mobilité quotidienne. L’objectif est de mettre en place une politique de management de mobilité au sein de l’entreprise et de définir un plan d’action ciblé pour améliorer la mobilité quotidienne des employés.
4. Le vélo est un mode de transport appelé à connaître la plus grande progression. Comment accélérer le mouvement ?
Le potentiel du vélo et de la marche à pieds est énorme surtout lorsqu’on observe les trajets réalisés sur les courtes distances (en 2017 54% des trajets entre 1 et 5km étaient réalisés en voiture). Il faut davantage développer les infrastructures pro-vélo aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural et garantir la continuité et la connexion entre les réseaux. Les pistes cyclables en site propre, bien séparées des autres flux , sont une condition primordiale afin de garantir des déplacements sûrs et agréables.
5. Les travaux du Tram avancent bien… Quel sera l’impact prévisible de son extension ?
Le tram constitue l’épine dorsale des transports urbain. Il permet de se déplacer facilement en milieu urbain et de changer rapidement entre les différents modes de transport aux pôles d’échanges. Circulant sur une voie réservée, le tramway offre un service de transport rapide et régulier au cœur de la ville avec des cadences jusqu’à toutes les 3min pendant les heures de pointe. La densification et le développement futur du réseau tramway aura de nombreux avantages : faible empreinte carbone et moins de nuisance sonore, requalification de l’espace urbain, capacité plus élevée que les autobus etc.