Les contrats à durée indéterminée (CDI) ont longtemps été la norme sur le marché du travail européen, offrant stabilité et sécurité aux employés (toutes relatives, on le sait bien, mais quand même bienvenues). ‘Décrocher un CDI’ reste le graal pour une grande partie de la population active.
Cela dit, un intérêt croissant pour des formes d’emploi plus flexibles que le CDI, soutenu par des réformes législatives dans divers pays européens, semble indiquer qu’une transition est en cours….
Qu’il s’agisse d’intérim, de CDD, ou de recours à des travailleurs indépendants, les formes de travail ‘souples’ ont le vent en poupe :
D’une part les entreprises, lorsque leur activité le permet, sont tentées de privilégier ces formes d’emploi flexibles qui leur permettent de pivoter rapidement en fonction des besoins d’un marché volatile ou d’acquérir des compétences pointues pour un projet déterminé.
Cela peut aussi permettre à l’entreprise de parer à un manque de talent ou à une difficulté accrue d’attirer les bons profils…et/ou de les garder. Même si parfois le recours à des intérimaires ou free-lance se paye au prix fort, notamment dans les métiers en tension.
D’autre part les employés de tout âge et actifs dans tous les secteurs de l’économie plaident en faveur de davantage de flexibilité et d’un meilleur équilibre travail-vie personnelle. Le nombre de personnes quittant un CDI pour tenter des formes d’emploi plus souples a grandement augmenté post-Covid, y compris au Luxembourg. Pour les plus jeunes d’entre nous les contrats court terme permettent de diversifier leurs expériences professionnelles et enrichir leur CV.
La digitalisation, le télétravail, les espaces de coworking, les plateformes Freelancing et une relative simplicité administrative contribuent à faciliter cette transition.
« Tous entrepreneurs? » : la montée en puissance du travail indépendant
Les réseaux, qui diffusent en masse l’image idéalisée d’entrepreneurs de tout âge faisant fortune loin des contraintes du monde ‘corporate’, achèvent de brosser un portait attractif des formes de travail flexibles.
Le parcours de l’intérimaire, du travailleur indépendant ou du ‘CDDer’, cependant n’est pas de tout repos et parfois bien loin des images d’Epinal . A la merci des fluctuations des clients, l’équilibre vie privée / vie professionnelle peut vite basculer dans une course effrénée pour trouver son nouveau client, sa nouvelle mission.
Malgré cela il semblerait qu’il se dessine une évolution et que celle-ci, aussi imparfaite soit-elle, réponde à certains impératifs économiques et sociétaux. Entre nouvelles aspirations venant des salariés et nouveaux besoins des entreprises, entre les mirages et les excès du modèle « tous entrepreneurs », nous verrons si cette tendance se confirme.